La question du siècle à venir réside dans ce choix : France ou pas France. Va-t-on vers un dépassement européen ou un rétrécissement régional ? Une réconciliation nationale ou un éclatement communautaire ? Un Nouveau Commencement ou un Grand Remplacement ? Loin d’être un tabou, une guerre civile à bas bruit se déroule sur notre territoire. D’un côté de la barricade s’est établie une alliance d’ennemis qui produit, depuis une cinquantaine d’années, une entreprise de destruction de tout ce qui est national. En face, de l’autre côté de cette séparation, un peuple entré en résistance combat pour que la France persiste dans son être en tant que communauté politique, nation souveraine et peuple historique.
Le réveil de la jeunesse
Si les générations précédentes ont accepté la lente dégénérescence de la France, ce n’est pas le cas d’une partie de la jeunesse qui se lève. Ces jeunes nationalistes rejettent l’assujettissement de leur peuple à des maîtres étrangers, à une bourgeoisie compradore et à des populations qui lui sont hostiles. Ils refusent de continuer à compter, sur leur propre sol, le nombre des leurs qui se font massacrer ; tout comme ils en ont marre de voir leur pays devenir l’esclave d’une ploutocratie financière par la dette et l’usure.
Sous le règne du parti de l’anti-France, aimer sa patrie constitue un délit, voire un crime. Si le combat pour le droit à la continuité d’un peuple est une faute, alors ces résistants sont des hors-la-loi. Ils sont les fidèles de l’héritage de la France : les disciples de l’enracinement, entre un peuple et une terre, si important pour maintien de la citadelle de sécurité et de liberté que doit être une nation. En première ligne ils affrontent tous ceux souhaitant la destruction de la famille comme cellule de base de la société ; tous ceux qui se réjouissent de la dénatalité du peuple historique ; tous ceux qui vendent à la découpe les instruments de puissance du pays ; tous ceux qui en appellent à la corruption des mœurs ; tous ceux qui facilitent l’immigration de masse.
En tant que membre de cette jeunesse, j’affirme que nous espérons devenir cette génération qui, au nom d’un refus à accepter le déclin de notre pays, se sera mise en action pour marquer une rupture avec l’ancien monde.
Le crime des générations défaillantes
Nous vivons sous l’empire des générations défaillantes. Si la France a connu à la fin de l’époque mérovingienne les rois fainéants, elle a aussi subi, ces cinquante dernières années, l’ère des générations défaillantes. En bonnes héritières, celles-ci ont respecté la tradition de leurs lointaines aînées en « ayant fait néant ». Mais comme l’aristocratie des maires du palais su mettre fin à cette époque de décadence des Mérovingiens, la nouvelle génération devra, si elle veut sauver son pays, se débarrasser de cette dynastie dégénérée à la tête du pays.
Demain, nous redresserons la France pour l’envoyer sur la voie du renouveau. Nous aspirons à devenir cette force agissante qui remettra en ordre le pays, car comme le disait Charles Péguy : « L’ordre, et l’ordre seul, fait en définitive la liberté. Le désordre fait la servitude. » Nous souhaitons incarner cette jeunesse dont les historiens diront qu’elle a repris en mains les rênes de la France ; qu’elle est celle qui s’opposa aux générations qui saccagèrent le pays pour l’offrir au règne du chaos, de l’abâtardissement et du désordre.
Lors des événements de mai 1968, Raymond Aron avait rendu hommage au général de Gaulle qui avait rompu cette “comédie” en prononçant son discours du 30 mai. L’auteur du Spectateur engagé saluait le coup de sifflet du père sonnant la fin des saturnales de ses enfants faussement révolutionnaires. Suivant l’exemple du général, nous agissons déjà pour que nos descendants parlent de notre génération comme de celle qui a mis un terme à ce crime. Quel crime ? Celui qui symbolise l’erreur impardonnable de ces générations qui manquèrent de peu d’anéantir la France par leur irresponsabilité et leur démission.
Notre serment est le suivant : nous n’abandonnerons pas à ces générations défaillantes le soin de conduire nos vies et la destinée de la France. La ruine de notre pays ne pourra être empêchée que par une revendication nationaliste, souverainiste et radicale. C’est dans ce climat de colère, dans cette atmosphère de réforme indispensable que nous avons grandie.
Chaque génération doit passer le témoin en se remémorant les mots de Chateaubriand : « Les scènes de demain ne me regardent plus ; elles appellent d’autres peintres : à vous, messieurs ». Nous ne quitterons pas cette terre sans avoir rempli notre devoir, notre mission. Conserver le souvenir de la gloire passée est l’honneur d’un peuple ; le symbole de sa permanence et de sa force. Cette permanance s’incarnait, autrefois, dans le feu de Vesta – cette déesse romaine du foyer dont les servantes entretenaient l’éclat pour qu’il ne s’éteigne jamais. Cette lueur, grâce à nous, brûlera à l’horizon et symbolisera le flambeau increvable de la France.
Vaincre le parti de l’Anti-France
La question du retour du politique est fondamentale puisque notre propre constitution, en tant que nation, dépend de la conservation du caractère civique de notre peuple. Nous rendons hommage à l’idée de chevalerie et au code de l’honneur qui trouve, dans la figure du chevalier Bayard, l’une de ses plus belles représentations. Mais nous ne voulons pas nous faire les imposteurs de notre cause. Notre objectif n’est pas de donner dans le beau geste. Nous ne voulons pas que les veillées au coin du feu se résument à la célébration de notre propre faillite – même héroïque. Nous refusons d’être des vaincus superbes.
Aussi nous n’incarnerons pas les « méchants » réactionnaires tenus à leur « rôle du Diable », et auxquels les autorités consacrées donneraient, comme le disait Abel Bonnard dans Les Modérés, « la permission de paraître sur scène ». Ni révolutionnaires ni bourgeois, nous sommes des Français refusant ce spectacle car « derrière les modérés, il n’y a qu’une civilisation qui meurt ». Nous ne nous contenterons pas non plus du théâtre politique actuel semblable à ces tournois, des XIVe et XVe siècles, où les chevaliers s’affrontaient pour leur honneur ou par sport. Déjà à cette époque, les « soldats réalistes » annonçaient le passage du héros au soldat lorsqu’ils disaient que « les lances ne sont pas faites pour être brisées, ni le soldat pour les tournois ; tenez vos armes en bon état ; et tuez votre ennemi ». L’état de la France nous interdit de pareilles envolées lyriques et romantiques. Nous voulons vaincre.
Seul l’écrasement du parti de l’anti-France saurait nous contenter. L’urgence de la situation nous contraint à nous conduire davantage par virtù machiavélienne que par grandeur d’âme chevaleresque. Nous ne voulons pas dire, comme François I’écrivant à sa mère Louise de Savoie, après sa défaite à Pavie : « Madame, de toutes choses il ne m’est demeuré que l’honneur et la vie, qui est sauve. » Si la France n’est pas maintenue, alors nous le disons de la manière la plus implacable : la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Aucune reconnaissance d’honneur et de vertu, aucun laurier pour don de moralité, aucun brevet pour bonne conduite ne sauraient nous réconforter de sa perte.
Deux alternatives s’offrent à nous : l’anéantissement ou la régénération. « Vivre à son gré est plébéien ; le noble aspire à l’ordre et à la loi », disait Goethe. Nous avons compris cette nécessité de nous en remettre à une règle qui nous est extérieure et supérieure. « Après nous le déluge » certainement, mais pas celui que la génération 68 escompte. Pas celui de l’anéantissement spirituel, identitaire et démographique du peuple français, mais bien le retour du sacré national, des humanités classiques, de la France comme puissance mondiale et du monde des hommes enracinés.
Plus que tout, nous espérons ce moment de confrontation contre les générations défaillantes. L’effacement des méfaits de la génération 68 hante nos nuits, pleines d’éclairs de rage. Cohn-Bendit – ou Dany le Rouge – ne le sait pas encore, mais il est déjà mort.
Rodolphe CART
Collaborateur aux revues Éléments et Front Populaire
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