Critique du « Temps de l’étoile » de Ramu de Bellescize, par Hubert de Champris

[DISPLAY_ULTIMATE_SOCIAL_ICONS]

Fils d’un conseiller d’Etat honoraire de la guerre des idées (si tant est que derrière toute décision de justice et application de norme se cachent des idées bien terre à terre ou, à l’inverse, terre à ciel, selon l’immémorial combat qui oppose le droit positif au droit naturel) et d’une agrégée de droit public, professeur des Universités, Ramu de Bellescize a de qui tenir et le tient plutôt bien.

Lui-même professeur de droit, il s’était distingué en 1999 par un essai pas assez remarqué qui prédit la fin de l’Union européenne sous forme de coup de grisou (1). Fusse un « premier roman », Le Temps de l’étoile n’est pas le livre d’un romancier en herbes car, comme dirait ma concierge, voilà une prose déjà jaunie sous le harnais d’une certaine maturité spirituelle.

Dans un autre temps (et, il se pourrait, un autre espace-temps post-nucléaire), nos deux héros, cheminant de conserve – ou, plutôt, de concert puisque les déambulations qu’elles soient physiques ou métaphysiques s’accompagnent souvent de l’audition d’une certaine « musique des sphères » – passent et repassent en mémoire l’ère, l’aire qu’ils ont dû laisser là-bas au loin.

Nous tenons en cet ouvrage qui ne paie pas de mine, mais qui nous livre le visage du futur, le pendant mystique de l’essai sus-visé, et de quoi entretenir la fibre très sensitive d’un Pierre Magnard, d’un David Mascré (pour marier les générations), en somme de tous ceux qui carburent à l’invisible.

Ou comment, fidèle à Péguy et alchimiste fécond, Bellescize transmue la politique en mystique, la scatologie en eschatologie et, comme sa signature, pose une discrète mais non moins belle cerise sur le gâteau trop souvent défait de la littérature contemporaine.

                                                                                                                                                                                                                            Hubert de Champris

Note

(1) Comment rétrécir la France en plus grand ?- A propos de quelques dommages collatéraux de la « construction » européenne sur la France –, éd. François-Xavier de Guibert.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les dernières fiches de recrutement
du Cercle Aristote

La chronique anachronique de Hubert de Champris – Paul Valéry, amoureux de son cerveau

La chronique anachronique de Hubert de Champris – Paul Valéry, amoureux de son cerveau

À la nuit tombante, les annuelles Journées Paul Valéry closes, ils s’étaient évaporés ; et voici qu’à la faveur de l’emprunt d’un raccourci nous faisant débouler vers la mer au travers du cimetière marin de Sète, nous les retrouvions, devisant sans doute plus laïquement que religieusement, sur le banc sis devant la tombe de celle que Catherine Pozzi qualifiait en substance (blanche évidemment, neuro-cognition oblige) de fieffé égotiste. Notre dévot duo, composé de Régis Debray et du biographe en chef du fameux écrivain, Michel Jarrety, humait les mânes de cette perpétuelle tête de litote, de cette sorte de Musset qui tremperait sa plume dans l’encrier de Hegel, qui, pour le moins, aurait décidé que l’impressionnisme devait désormais être une science exacte.

lire plus