Éric Zemmour affole les compteurs sondagiers dans l’optique d’une candidature à la prochaine élection présidentielle. Que d’instituts pour annoncer les intentions de vote en faveur de l’éditorialiste ! 11, 15, voire 18% ! Il pourrait être qualifié pour le second tour. Alors, les oies blanches s’affolent et imaginent que l’« opération Ronces » est pour demain, celle que l’essayiste avait évoquée en 2016.
De plus, La France n’a pas dit son dernier mot a mis le feu aux poudres, autant un livre-programme qu’un testament journalistique. Eric Zemmour y indique vouloir passer d’une longue période de réflexion à celle de l’action. Comment, en effet, articuler l’esprit de géométrie avec celui de finesse. D’où le récit de ses déjeuners avec des politiques, des anciens ministres, entre autres. Puisque, depuis 1789, plus rien ne compte en France si ce n’est « le bon goût », dixit Cioran : « Quand on ne croit à rien, les sens deviennent religion. Et l’estomac finalité. »
Pour Zemmour, la fin de sa sociologie de la société du spectacle, du Premier Sexe (2006) au Destin français (2018). Un historicisme forcené mêlé à une addiction aux sondages. Également, un être sanguin. « Un homme sans passion est un roi sans sujets », disait Vauvenargues. Un séducteur aussi, à la Chirac, qui lui a appris à regarder l’électeur dans les yeux. Enfin, un homme à qui on reprochera ses rapports aux femmes et à l’argent. Concernant ce dernier volet, le quotidien de gauche (sociétale) Libération ouvre déjà le bal des boules puantes : « Soupe aux sous, Éric Zemmour, ce millionnaire qui s’adonne à l’optimisation fiscale », article publié le 14 octobre.
Précisément, l’auteur relate la genèse de cette future candidature : le 2 février 2016, le jour où les dirigeants de Sens commun, émanation de la « Manif pour tous », lui demandent déjà d’être leur candidat à la primaire des Républicains pour la Présidentielle 2017. Au nom du libéral-conservatisme, qui ne tranche habilement pas entre les Lumières et les anti-Lumières. Un « en même temps ». Ou le gaullo-bonapartisme véritablement ressuscité ? Non. Une campagne américaine : création d’une Web TV, usage massif des réseaux sociaux, etc. Et pour le Frexit, il faudra repasser. De la nuance, ou moins d’outrance : sortir éventuellement de la Cour européenne des droits de l’homme, mais sans amender les Cour de justice européenne, Cour de cassation, Cour de justice de la République ainsi que les Conseil constitutionnel et Conseil d’État.
Mais une crise financière rendrait nécessaire l’énième réapparition d’un saint-simonien, d’un technicien de l’État à même de gérer les finances des CSP+ et de nos chers retraités. Puis n’oublions pas les suffrages acquis à la Macronie, plus encore qu’en 2017 : ceux des PME et des commerces, notamment des restaurants et des pharmacies. Grâce aux chèques en blanc délivrés par la Banque centrale européenne. Vivre aux frais de la princesse, voilà qui met en porte à faux… Enfin, un silence assourdissant concernant le transhumanisme et ses espèces, l’uberisme et le droit sociétal. Faire fi du fait que le salafisme et le transhumanisme sont les deux faces d’une même pièce de monnaie : le bas prix à payer pour en terminer avec l’ordre judéo-chrétien. La refrancisation, donc, ne saurait se laisser conditionnée par la seule désalafisation, mais tout autant par la désamericanisation. Contre le protestantisme (politique), historiquement Grand Orienté, cet indéfini relativisme culturel, le « tout se vaut » qui vaut de l’or…
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