La chronique anachronique de Hubert de Champris – Le Débat interdit

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La chronique anachronique de Hubert de Champris &#8211; <em>Le Débat interdit</em>
  • Ariane Bilheran et Vincent Pavan, Le Débat interdit – Langage, Covid et totalitarisme -, Guy Trédaniel éditeur, 354 p., 21,90 €.

« L’ouvrage de Bilheran et Pavan est somptueux d’intelligence » écrit l’anthropologue de la santé, Jean-Dominique Michel, dans la préface de ce livre. Mais, répondront les mauvaises langues, le diable est, après Dieu, lui aussi le plus intelligent, le plus pénétrant de tous les esprits. C’est dire par avance que cet ouvrage par définition n’emportera pas l’adhésion de tous les scientifiques qu’il fustige, arguments sonnant et trébuchant à l’appui s’appuyant, mariant sciences humaines et sciences dures pour confondre tous ceux, grands et petits, clercs ou laïcs, savants ou profanes, de Noam Chomsky à ma concierge qui s’étaient jurés ô grand jamais de ne verser dans la croyance aux mots d’ordre, dans la soumission aux diktats répandus par des sachants dévoyés, ayant tenu un discours controuvé, fallacieux à l’occasion de la remédiation d’une maladie, certes nouvelle et fort contagieuse, mais à la létalité et à la mortalité nullement exorbitantes du droit commun en la matière. Pour résumer d’une phrase le grief essentiel formulé par les auteurs à l’encontre de ces faux savants du courant dominant, nous dirions que le mal tient en ce que, constamment, l’épidémiologie s’est subrepticement substituée à l’infectiologie : « Il n’y a pas d’équation déterministe de la maladie (…), l’axiomatico-déductif ne peut s’y appliquer de manière brutale. Dans les sciences du vivant, l’induction [note du rédacteur : la dominance de l’observation clinique] reste la règle essentielle. La prétention au basculement d’une épistémologie à l’autre, le déductif à la place de l’inductif, voilà exactement ce qui plonge l’épidémiologie ‘‘mathématique’’ dans l’obscurantisme et le scientisme navrants. En épidémiologie, la mathématisation déterministe est d’abord une illusion. »

Dès le commencement, les dés étaient donc pipés, et pipés apparemment consciemment par le chercheur Cauchemez, de l’Institut Pasteur, épidémiologue disciple du fallacieux Ferguson. Vincent Pavan a été le premier à détecter et démonter le jeu de bonneteau mathématique qui allait permettre à nos gouvernants de soutenir avec aplomb que la mesure de confinement était bien la seule à pouvoir réfréner le plus possible ce fameux taux de reproduction du virus vers son indice de départ, soit R0.

Reconnaissons toutefois que le travail de Bilheran et Pavan de déconstruction sémantique du discours officiel tenu à l’appui de la prétendue démonstration du bien-fondé des mesures prophylactiques mises en œuvre est moins rigoureux que la saine épistémologie convoquée par nos auteurs, ensemble psychologue, mathématicien et logicien, pour nous dévoiler le pot aux roses.

On remarquera enfin qu’il nous est aussi ici incidemment suggéré que, contrairement à ce que nous envisagions ces derniers temps, l’étude tendant à comprendre le processus de l’information (celle-ci comprise comme « manière (et résultat de cette manière) dont une donnée atteint et modèle celui qui la reçoit ») ne saurait valablement s’inspirer des schémas directeurs de l’épidémiologie.

Hubert de Champris

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