Mythologie – La chronique anachronique d’Hubert de Champris

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Ecriture ne rime pas chez lui avec rature. Ni, à l’instar des dieux du Panthéon, avec censure. Joël Schmidt est l’un de nos rares hommes de lettres qui ne rabaisse ni l’homme ni les belles lettres. Il se sait perpétuellement redevable (ce qui devrait aller de soi pour tout historien qui, chaque jour, vérifie que rien ne tient entièrement de soi).

Lui, le Verseau, se sent à l’aise dans ce passé divinement païen qui, quoiqu’on en dise a su, par la constitution des ces archétypes malléables et corvéables à merci par nos sciences très humaines, trop humaines, deviser et deviner notre actualité, avec ses misères, ses drames et ses humeurs.
C’est dire et nous ne connaissons des dires des dieux et déesses que ce qu’ont pu nous en écrire Pindare et son cirque, Hésiode, Homère ou Horripile comme dirait ma concierge, Apollodore, Sophocle et temps d’autres chez les Grecs, Ovide, Tibulle, Virgile chez les Romains, ainsi que le souligne Schmidt dans son Avertissement introductif à tous ces travestissements plus ou moins incestueux et innocents dans lesquels se complaisent nos héros, combien le mythe est vrai (même s’il est la transposition imagée de notre première réalité) ; combien, pour comprendre l’histoire de l’univers, entrevoir ses possibles destinées, nous avons tant besoin de les voir mythifiés, non pas mystifiés comme nous en fait injonction la science canonique [1].

La mythologie comme science exacte

La mythologie comme science exacte voilà ce que nous suggère ce guide d’un panthéon toujours agissant dans nos inconscients, ce Baedeker des poésies grecques et romaines dont tout étudiant qui se respecte, tout bon littérateur fera son miel. Le psychologue, le psychanalyste, le juriste aussi qui, à sa lecture, comprendront combien leurs pensées et leurs névroses et leurs humeurs, les leurs, celles de leurs patients sont culturelles autant que naturelles. L’humanisme, dont toute sa vie Joël Schmidt a été le noble représentant, c’est la nature rectifiée. Telle est aussi la possible leçon qu’à l’exemple de tout bon livre nous enseignent ces 100 histoires de la mythologie antique.

Hubert de Champris

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