VSCD – La chronique anachronique d’Hubert de Champris

Evelyn Elsaesser, Contacts spontanés avec un défuntUne enquête scientifique atteste la réalité des VSCD – préface du Dr Christophe Fauré, 171 p., 16 €, éditions Exergue.

A juste titre a-t-on ces derniers temps fait grand cas de ce livre compilant intelligemment les données tendant à montrer qu’une intelligence divine avait été de toute éternité – c’est le cas de le dire – à l’œuvre dans l’apparition de notre espace-temps et, par conséquent, dans celle de tous les autres éventuels espace-temps (lire infra, dernier §). Comme dirait Monsieur de La Palice, le spiritualisme absolu commande la fausseté de toutes les doctrines pouvant, peu ou prou, conservant en leur sein ne serait-ce que des traces de matérialisme vulgaire. Vous lirez à ce sujet, chez Guy Trédaniel, et parmi bien d’autres titres, les ouvrages d’un Jean Staune. En l’espèce s’agit-il d’apporter de l’eau au moulin de la perpétuation (terme préférable à ‘‘survivance’’) de la personne par-delà le trépas, lequel, de la sorte, n’affecterait que le corps matériel, si l’on peut dire. Il ressort de cette première enquête clinique et statistique suisse portant sur plus de 1000 sujets français, anglais ou espagnols la confirmation des points suivants :

– même dans la sphère occidentale, les ‘‘vécus spontanés de contacts avec un défunt’’ sont rapportés beaucoup plus souvent qu’on ne pouvait le supposer (jusqu’à 45%) ;

– ces ‘‘vécus’’ sont brefs, surviennent au débotté, surtout au moment du décès, dans le sommeil (mais pas nécessairement dans une période de sommeil paradoxal ni profond), en phase d’endormissement ou de réveil ;

– ils font ressentir profondément chez le sujet la conscience d’une « surexistence » de la personne défunte, laquelle, dans tous les sens du terme, conservent tous ses traits constitutifs terrestres (elle est pleinement vivante, et nullement assimilable à une sorte d’ectoplasme de nature uniquement psychique qui surnagerait en quelque sorte dans des limbes, ‘‘entre deux eaux’’, – bien au contraire) ;

– ces contacts spontanés, à la condition qu’ils s’avèrent tels c’est-à-dire qu’ils ne soient pas ‘‘techniquement’’ sollicités, sont moralement voire physiquement bienfaisants ;

– l’identité du messager, de la personne qui contacte – a fortiori si cette connexion est fugace – est le plus souvent perçu immédiatement, sans hésitation par ceux qui bénéficient de cette expérience ;

– la synthèse de la matière du message rejoint en substance celui des évangiles : l’amour (caritas) est sans conteste le sentiment, la force, l’énergie, la valeur qui surplombe et qui doit être principalement exprimée, manifestée.

Il est raisonnable d’estimer que des enseignements sur les fins dernières soient de plus en plus, et de manière progressive, divulgués par ce truchement. En l’état, et nonobstant ce que nous venons d’indiquer à l’instant, nulle doctrine constante, cohérente, unifiée n’émane de ces émetteurs dont il serait péremptoire de supposer qu’ils aient ipso facto la science infuse. Il y aurait une hiérarchie de ces détenteurs de connaissance, – hiérarchie cognitive, sapientale, morale. Il ne semble pas non plus que ces contacts puissent s’effectuer à volonté.

Afin d’acquérir une idée approchante de l’état des trépassés convient-il de s’exercer à s’imaginer constitutivement soi-même suprêmement plus intense, tant physiquement que psychiquement. Les trépassés ne sont nullement comparables à de purs esprits. Ils sont dans un état concret qu’il est cependant fort ardu de traduire en mots courants.

Le choix du préfacier, le psychiatre Christophe André, ressort plus de la procédure commerciale et de la saine vulgarisation d’un sujet fort en vogue que d’une utilité scientifique. Au-delà de la réalité et de la véracité de cette expérience, il atteste toutefois de son caractère thérapeutique.

Et même s’ils n’ont jamais expérimenté, ni même approché cette nouvelle dimension de l’homme, les lecteurs du livre de Bolloré et Bonassies sont sans doute plus que d’autres aptes à saisir les caractères hautement novateurs et prophétiques d’un ouvrage appelé à faire date en matière d’eschatologie.

Hubert de Champris

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